La cohabitation légale

Entre l’union libre et le mariage, il existe la cohabitation légale : un statut hybride, intermédiaire entre le mariage et la cohabitation de fait. Depuis plusieurs années, le statut des cohabitants légaux a été assimilé aux couples mariés sur certains aspects, notamment au niveau fiscal et pour les droits de succession, mais certaines différences essentielles demeurent entre ces deux statuts.

Qu’est-ce que la cohabitation légale ?

La cohabitation légale est la situation de vie commune de deux personnes ayant introduit une déclaration de cohabitation légale auprès de leur commune, dans les formes requises. Du fait de cette déclaration, un lien juridique est créé.

Les conditions de la cohabitation légale

Vous souhaitez officialiser votre vie commune sans passer par le mariage ? La cohabitation légale est une solution simple et accessible.

Qui peut cohabiter légalement ?

La loi belge permet à deux personnes majeures de devenir cohabitants légaux, à condition qu’elles ne soient ni mariées, ni déjà engagées dans une autre cohabitation légale.

Contrairement au mariage, aucun lien de parenté n’est exclu : un frère et une sœur, une tante et son neveu, ou une grand-mère et sa petite-fille peuvent tout à fait cohabiter légalement.

La cohabitation légale ne peut concerner que deux personnes. Les formes de vie à trois ou plus ne sont pas reconnues dans ce cadre.

Comment faire la déclaration ?

C’est très simple. Il suffit de vous rendre, avec votre carte d’identité, au service de l’État civil de votre commune. Vous devrez y signer une déclaration de cohabitation légale, qui devra contenir :

  • La date de la déclaration
  • Vos noms, prénoms, lieux et dates de naissance, et vos signatures
  • L’adresse de votre domicile commun
  • Une mention claire de votre volonté de cohabiter
  • Une attestation de la prise de connaissance des articles du Code civil relatifs à la cohabitation légale
  • La mention d’un éventuel contrat de cohabitation

Une fois les conditions légales vérifiées, l’officier de l’état civil enregistre la déclaration. Vous signez, vous recevez une copie. Et c’est tout !

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Een ouder koppel in de natuur

Les conséquences de la cohabitation légale

Une fois votre déclaration de cohabitation légale enregistrée, certaines obligations et protections s’appliquent automatiquement, à l’image de celles prévues pour les couples mariés.

  • Protection du logement familial : votre logement commun est protégé : aucun des cohabitants ne peut le vendre, louer, hypothéquer ou donner sans l’accord de l’autre.
     
  • Partage des charges et responsabilités : comme dans un mariage, les cohabitants légaux doivent : contribuer aux dépenses de la vie commune, en fonction de leurs revenus respectifs.
     
  • Partage des biens : chaque cohabitant est propriétaire des biens dont il peut prouver qu’ils lui appartiennent, des revenus que procurent ses propres biens, de ses revenus professionnels. S’il existe des biens dont aucun des cohabitants ne peut prouver qu’ils lui appartiennent à titre personnel, ils seront présumés appartenir aux deux, en indivision . Pour éviter cette présomption, il est toujours possible de faire dresser un inventaire des biens de chacun au début de la cohabitation, via un contrat de cohabitation chez le notaire.
     
  • Partage de certaines dettes : chaque fois qu’un des partenaires contracte une dette indispensable pour les besoins de la vie commune et des enfants qu’ils éduquent ensemble, l’autre sera également tenu au remboursement de cette dette. Cela inclut les dettes alimentaires, les factures communes, le précompte immobilier (même si un seul est propriétaire), ou encore la taxe de circulation du véhicule utilisé en commun.
     
  • Droits successoraux : en cas de décès de votre partenaire, vous héritez de l’ usufruit sur le logement familial et les meubles meublants. Vous pourrez continuer à vivre dans la maison ou la louer. Attention, ce droit est fragile ! Il n’existe pas de « réserve » : vous pouvez être déshérité par testament , votre partenaire peut mettre fin à la cohabitation sans votre accord. Il est cependant possible de prévoir plus de droits par donation ou testament.

Le contrat de cohabitation légale 

La loi organise la vie commune des cohabitants : le régime est similaire à la séparation de biens pure et simple des couples mariés. Vous souhaitez modifier ce régime ? Vous pouvez rédiger un contrat de cohabitation légale chez un notaire et régler votre vie commune comme vous le souhaitez. Il est obligatoire de se rendre chez un notaire pour que la convention soit applicable. Un simple contrat signé entre les cohabitants légaux ne suffit pas.

Vous pouvez organiser : 

  • La répartition des revenus et des économies
  • Le calcul des frais du ménage
  • Une pension alimentaire
  • Etc.

Attention ! Il y a des limites ! Il n'est pas possible de prévoir un devoir de fidélité, une obligation de cohabitation, une décision liée à l’ autorité parentale , un avantage successoral, etc. 

La fin de la cohabitation légale

La cohabitation légale prend fin :

  • par le mariage ;
  • par le décès d’un des cohabitants ;
  • par une déclaration écrite émanant des deux cohabitants ou de l’un d’entre eux. Cette déclaration doit être signée et remise à l’officier de l’état civil des communes du domicile des cohabitants.

Contrairement au mariage qui nécessite une procédure en divorce, la cohabitation légale peut donc être rompue très facilement, et ce même de façon unilatérale (sans devoir en informer votre partenaire, ce dernier en sera avisé par huissier). 

En cas de conflit : mesures urgentes possibles

Si la cohabitation tourne mal, le tribunal de la famille peut être saisi, comme pour un couple marié. Sur demande de l’un des partenaires, le juge peut prendre des mesures urgentes et provisoires, concernant :

  • L’occupation du logement
  • La gestion des biens ou obligations des cohabitants
  • La protection des enfants et de leurs intérêts

Le tribunal compétent est celui du dernier domicile commun.

Des questions sur la cohabitation légale et ses conséquences ? 

Informez-vous et préparez vos démarches avec un notaire. Il vous conseille en fonction de votre situation personnelle.