Une clause d'attribution dans votre contrat de mariage ? Une meilleure protection !

Cet article a été rédigé le 28/07/2025 en fonction de la réglementation en vigueur à cette date. Besoin d'informations spécifiques ou de conseils adaptés à votre situation ? Consultez une étude notariale.
Vous êtes marié ou vous souhaitez vous marier ? Et vous souhaitez mieux protéger votre conjoint en cas de décès ? Une clause Une clause est une phrase ou un ensemble de phrases contenues dans le texte d'un acte juridique où sont définis les droits et les obligations des personnes concernées par cet acte. d’attribution dans votre contrat de mariage pourrait être la solution.
Imaginez...
Marie et Jacques sont mariés sous le régime de la communauté. Ils ont deux enfants, Clara et Lucas. Jacques,
entrepreneur
Celui qui construit, rénove, réhabilite, modifie ou détruit pour compte du maître de l'ouvrage, en contrepartie d'un prix convenu. Un entrepreneur doit respecter des obligations légales, notamment en matière d'agréation, d'enregistrement, ou de cautionnement
, souhaite s’assurer que, s’il venait à décéder en premier, Marie puisse continuer à vivre confortablement sans complications administratives.
Marie, quant à elle, s’inquiète de l’avenir financier des enfants. Elle veut leur garantir un héritage, sans pour autant mettre en péril ses propres besoins si elle se retrouve seule.
Le couple se rend chez leur notaire pour discuter de solutions. Le notaire leur propose deux options :
- La clause d’attribution de communauté, également appelée « Au dernier vivant les biens » :
- Marie hériterait de tous les biens communs en pleine propriété au décès de son mari.
- Elle pourrait vendre la maison ou gérer les comptes sans intervention extérieure.
- Les enfants recevraient leur part Titre de propriété portant sur le capital d’une entreprise. On parle de « part » dans le cadre d’une société simple (SNC ou SComm), contrairement aux SA, SRL et SC pour lesquelles on parle d’actions. uniquement au décès de leur maman.
- Une meilleure protection pour Marie, mais des
droits de succession
Sommes perçues par le Trésor à l'occasion d'un décès et calculés sur l'actif net du défunt, lequel s'obtient comme suit : actif brut moins le passif.
• Actif brut : ensemble des valeurs (titres, espèces, obligations,
immeubles, …).
• Passif : ensemble des dettes (emprunts hypothécaires et
personnels, loyers impayés, frais d'enterrement,
etc.).
plus difficiles à supporter. - De plus, au décès de Marie, les enfants devront à nouveau payer des droits de
succession
Transmission du patrimoine d'une personne défunte ou masse du patrimoine ainsi transmis.
sur la valeur totale des biens restants, ce qui entraînera une double taxation.
- La clause d’attribution optionnelle :
- Marie pourrait choisir, après le décès de son mari, quelle part des biens communs, elle souhaite recevoir.
- Une option plus flexible, à la carte, mais qui nécessiterait une décision dans un moment difficile.
Que feriez-vous à leur place ?
Reprenons depuis le début
En l’absence de contrat de mariage ? Que prévoit le droit successoral ? Trois patrimoines doivent être distingués. Tout d’abord, les patrimoines personnels de deux partenaires, avec les avoirs et les dettes qu’ils avaient chacun de leur côté avant le mariage. Ensuite, le
patrimoine
Le patrimoine est l’ensemble des biens qui appartiennent à une personne physique ou morale.
commun constitué de tous les biens acquis par le couple pendant le mariage.
Au décès du premier conjoint, la communauté est dissoute. La moitié du patrimoine commun revient alors, en pleine propriété, au partenaire survivant. C’est sa moitié à lui. L’autre moitié du patrimoine commun et des biens personnels du défunt est placée dans la succession, qui est ensuite scindée. La
nue-propriété
Propriété d’un bien sur lequel une autre personne a un droit d’usufruit. Le nu-propriétaire ne peut utiliser ni jouir de ce bien. La nue-propriété est le droit donnant au nu-propriétaire la faculté de disposer d’une chose mobilière ou immobilière (il peut la vendre, la donner, la léguer) alors que l’usufruitier dispose seulement du droit d’en avoir l’usage.
revient aux enfants, l’
usufruit
L'usufruit est un droit, démembré du droit de propriété, d'utiliser et de percevoir les fruits du bien sur lequel il repose. En d'autres termes, l'usufruitier a un droit sur le produit de quelque chose dont quelqu'un d'autre est propriétaire (ce dernier est appelé le "nu-propriétaire").
On peut comparer l'usufruit à un pommier : l'arbre lui-même appartient au nu-propriétaire, mais l'usufruitier peut cueillir les pommes sur l'arbre sa vie durant.
L'usufruitier ne peut pas jamais aliéner le bien (le vendre ou le donner).
Si l'usufruit porte sur un immeuble, l'usufruitier peut continuer à occuper le bien. Il peut aussi le louer et en percevoir les loyers,
Si l'usufruit porte sur un meuble (une voiture par exemple), il peut continuer à l'utiliser sa vie durant.
Si l'usufruit porte sur de l'argent ou des comptes, il peut en percevoir les intérêts (le capital, quant à lui, reste la propriété du nu-propriétaire).
L'usufruitier a par ailleurs des devoirs : il doit maintenir la propriété en état (les frais d'entretien sont à sa charge, le nu-propriétaire, quant à lui, doit seulement se charger des grosses réparations).
au partenaire survivant. Celui-ci peut donc continuer à utiliser tous les biens de la succession ou les donner en location pour en percevoir le revenu. Ce droit ne s’éteint qu’à son propre décès.
Mais quelle sera l'importance du patrimoine commun au décès de votre partenaire ? Comment seront les relations avec les (beaux-)enfants ? Devrez-vous supporter des frais médicaux importants ? Difficile de prévoir dans quelle situation familiale, médicale ou financière vous serez au décès de votre partenaire…
Clause d’attribution optionnelle
Il est alors possible d’intégrer, dans le contrat de mariage, une clause d’attribution de communauté. Le partenaire survivant reçoit ainsi en pleine propriété les biens du prédécédé et bénéficie ainsi d’une plus grande autonomie financière. Il a en effet la possibilité de vendre ces biens sans devoir rendre de comptes.
La clause d’attribution de communauté présente également un intérêt pour les familles sans enfants. Effectivement, sans cette clause, le partenaire survivant hérite de la totalité du patrimoine commun en pleine propriété, tandis que la nue-propriété du patrimoine personnel du défunt revient à sa famille (frères et sœurs…). Le partenaire survivant hérite uniquement de l’usufruit de ce patrimoine personnel. Si les nus-propriétaires demandent de sortir de cette situation duale, cela peut peser sur le survivant.
Téléchargez notre infofiche
Envie d'un récapitulatif illustré ? Consultez notre infofiche.
Besoin d’un conseil ?
N’hésitez pas à consulter un notaire ! Il vous fournira des informations judicieuses et vous proposera des mesures de protection efficaces et adaptées à vos souhaits et situation personnelle.