Prévoir des conditions à sa donation

Vous souhaitez aider vos enfants, les protéger ou leur donner un coup de pouce… mais sans compromettre votre propre sérénité ? La donation peut être un formidable acte d’amour, à condition d’être bien pensée. Avec un notaire, vous pouvez organiser une transmission qui respecte vos besoins, vos craintes et vos projets.

Bonne nouvelle : transmettre sans inquiétude, c’est possible.
Beaucoup souhaitent aider leurs proches tout en préservant leur sécurité financière ou en gardant un certain contrôle. Que ce soit pour continuer à habiter un bien donné, percevoir les revenus d’un capital transmis, ou encore éviter qu’un héritage finisse entre de mauvaises mains, il existe des solutions adaptées. Le notaire est votre meilleur allié pour organiser une donation sur mesure, en accord avec vos souhaits et vos craintes. Découvrez les principales options qui s’offrent à vous.

Donner un bien en continuant d'en profiter

Une donation vous permet de transmettre une partie de vos biens de votre vivant. Cela peut réduire le montant des droits de succession que vos héritiers auront à payer après le décès. Si vous souhaitez continuer à utiliser les biens ou à en percevoir les revenus, vous pouvez opter pour une donation avec réserve d’ usufruit .

Concrètement :

  • Pour un logement, vous pouvez continuer à y vivre ou à le louer.
  • Pour une somme d’argent, vous gardez les intérêts.
  • Pour des actions , vous conservez votre droit de vote.

À votre décès, le bénéficiaire devient automatiquement plein propriétaire, sans payer de droits supplémentaires.

Une donation d'un immeuble avec réserve d'usufruit entraîne la perception de droits d'enregistrement . Le droit est calculé sur la valeur de la pleine propriété de l'immeuble. Cette solution est logique puisque, comme c'est mentionné ci-dessus, lors de l'extinction de l'usufruit, il n'y aura plus de droits à payer.

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Donner sans mettre en péril votre sécurité financière

Vous voulez réaliser une donation, mais vous avez peur que votre stabilité financière soit impactée ? Le notaire peut vous conseiller une donation avec charge. De cette façon, vous pouvez donner une partie de votre patrimoine , avec obligation pour le bénéficiaire de payer une rente, mensuellement, trimestriellement ou annuellement. Le notaire vous aidera à déterminer cette charge et son montant, car cela a une importance capitale.

Dans certains cas, faire un don avec charge offre la possibilité de rétablir l’égalité entre les enfants grâce aux dons. Exemple : les parents peuvent faire don d’un terrain à bâtir d’une valeur de 150 000 € à leur fille Anne qui est chargée de verser une somme de 75 000 € sur ses propres ressources financières à son frère Jean.

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Donner… sans craindre la dilapidation

Vous voulez donner un coup de pouce financier à votre enfant, mais vous craignez qu'il ne gaspille la donation ? Pas de problème. Avec la clause d'inaliénation, vous pouvez interdire à votre enfant "d'aliéner" le bien, à savoir, de le transmettre (via une vente, donation, ...) à quelqu'un d'autre.

Une telle interdiction met en péril le principe du libre-échange des biens, il convient donc de faire preuve de modération. C'est pourquoi 2 conditions doivent être respectées :

  • l’interdiction doit être limitée dans le temps et,
  • servir un intérêt légitime.

Il est autorisé de limiter la période d'interdiction d'aliénation au décès du donateur , mais il est interdit de décider que la clause d'inaliénabilité doit durer toute la vie du bénéficiaire.

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Donner un bien à mon enfant sans qu'il ne revienne à son partenaire

Certaines personnes s'inquiètent du sort réservé aux cadeaux offerts à leur enfant marié, en cas de divorce avec son gendre ou sa belle-fille. Cette crainte est-elle justifiée ?

En principe, un cadeau fait à son enfant marié tombe dans ses biens propres et non dans la communauté, sauf, bien entendu, s'il existe un don explicite à la fois à l'enfant et au beau-fils/à la belle-fille (mais cela ne se produit pas dans la pratique, car cela coûte cher en impôts).

Si l'enfant est marié sous le régime légal de la communauté, il n'y a en principe aucun problème. Les biens propres – y compris les biens donnés – sont conservés par le bénéficiaire en cas de divorce. Si le bénéficiaire est marié au sein d'une communauté universelle, les choses sont différentes. Tout tombe nécessairement dans la communauté, en l'absence de patrimoines propres. Il est néanmoins possible de faire un don à une personne mariée sous la communauté universelle avec la stipulation expresse que la propriété doit rester la sienne.

Il n'y a pas non plus de problème lorsque le bénéficiaire est marié sous le régime de la séparation de biens . Dans ce cas, le don revient toujours au patrimoine propre de l’enfant, en l’absence de toute communauté matrimoniale.

Où est le problème alors ?

Le problème réside dans le fait qu’à un moment donné, l’enfant marié qui a reçu le don peut décider de modifier son régime matrimonial . Par exemple, il peut choisir d’apporter le bien donné à la communauté ou de passer d’une séparation de biens à un régime communautaire avec le bien donné introduit dans la communauté. En cas de divorce, la communauté est ensuite divisée en deux.

Cela peut être résolu en insérant une interdiction formelle dans la donation d’apporter plus tard le bien dans la communauté. Cela revient essentiellement à interdire l'aliénation du bien, mais sous une forme plus modérée. L’interdiction n’est pas limitée dans le temps, mais plutôt sélective. L'accent est mis sur certaines personnes à qui le bien ne peut être aliéné.

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Et si le bénéficiaire de ma donation décède avant moi ?

Vous avez effectué une donation à votre enfant et, en raison d'une maladie ou d'un accident, il ou elle décède avant vous. Que devient ce que vous avez donné ? La loi prévoit que la donation revient automatiquement au parent, mais cela n'est possible que si le bien donné est encore “en nature ” dans le patrimoine de l'enfant décédé et si celui-ci ne laisse aucun enfant. En tant que donateur, vous pouvez sécuriser votre donation en y ajoutant une clause de retour

On mentionne alors que ce droit de retour pourra aussi porter sur l'objet tel qu'il existera au moment du décès du donataire . Le donateur bénéficiera alors des améliorations apportées par le donataire au bien donné. Par exemple : un tableau restauré après la donation ou un portefeuille de valeurs mobilières. 

La donation est alors résolue, le donateur reprenant la propriété de l'objet donné, sans devoir payer de droit de succession . On considère que le bien n’a jamais fait partie du patrimoine du défunt.

Cette clause peut être optionnelle : vous pouvez décider si la donation revient dans votre patrimoine ou si elle va aux héritiers du défunt.

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Réaliser une donation réfléchie ? Parlez-en à votre notaire.

Le notaire peut aller dans de nombreuses directions lorsqu'il élabore les conditions des donations. Vous pouvez ainsi organiser une donation adaptée à vos craintes et souhaits futurs. Attention néanmoins, ces réserves ont des conséquences civiles et fiscales qui peuvent être importantes. Votre notaire vous conseillera au mieux selon votre situation personnelle.