Renoncer à une succession

Si la succession contient incontestablement plus de dettes que de biens, vous pourrez décidez de renoncer à la succession.

Comment procéder ?

Pour renoncer à une succession et à votre qualité d' héritier , vous devez introduire une déclaration devant le notaire de votre choix. Cette déclaration prendra la forme d'un acte authentique . La renonciation sera ensuite publiée au Moniteur belge dans les 15 jours qui suivent l' acte authentique dans lequel elle est reprise.
 

Gratuit à certaines conditions

Le coût pour renoncer à une succession dépend de chaque cas concret. Par exemple, si le notaire doit établir une procuration ou un inventaire dans le cadre d'une succession, les coûts peuvent être plus élevés.

La renonciation à une succession devant un notaire est gratuite pour autant que l'actif net de la succession n'excède pas 6.093,20 €. À cet égard, vous devez déclarer sur l'honneur dans l'acte qu'à votre connaissance, l'actif-net ne dépasse pas 6.093,20 €.

Vous ne devrez dès lors pas payer les droits d'enregistrement et les droits d'écriture sur l'acte authentique reprenant la déclaration de renonciation. 

Attention, cette gratuité ne couvre pas les démarches supplémentaires requises selon les besoins de votre dossier, qui peuvent entraîner des frais supplémentaires. En effet, des frais de recherches et vérifications supplémentaires sont parfois nécessaires. 

Par exemple, si vous renoncez à la succession, vos enfants devront à leur tour prendre position. Si certains d’entre eux sont mineurs, l’accord du Juge de paix est obligatoire pour vous autoriser à renoncer à la succession pour le compte de vos enfants. Cette autorisation engendre un coût. De plus, le juge de paix préférera parfois autoriser l’acceptation sous bénéfice d’inventaire et non la renonciation pure et simple, ce qui engendrera des formalités et donc des frais d’inventaire.
 

Les effets de la renonciation

Dès que l'héritier signe l'acte de renonciation, il perd sa qualité d'héritier. ll ne peut jamais être tenu des dettes (sauf les frais funéraires). La part qu'il aurait reçue va aux autres héritiers.

De plus, il ne sera pas tenu de rapporter à la succession les biens qu'il aurait reçus du vivant du défunt à titre d'avance sur sa part successorale, sauf si, à cause de ces donations, les autres héritiers ne reçoivent pas la part minimale qui leur est réservée par la loi.
 

La substitution

Si vous renoncez à la succession, vos enfants devront à leur tour prendre position. C'est ce qu'on appelle : la substitution. Si certains d’entre eux sont mineurs, l’accord du Juge de paix est obligatoire pour vous autoriser à renoncer à la succession pour le compte de vos enfants. Cette autorisation engendre un coût. 

Exemple : Michel a un fils Jean et une fille Christine qui a 2 enfants (Céline et Valérie). Au décès de Michel, Jean et Christine devraient hériter, mais Christine renonce à la succession. Céline et Valérie hériteront dès lors directement de leur grand-père, et ce via le mécanisme de substitution : Céline et Valérie prennent la place de leur mère, Christine, dans la succession. Cette technique est appelée "le saut de génération". 

Si Céline et Valérie héritent de leur grand-père et que les autres héritiers ne reçoivent pas la part minimale qui leur est réservée par la loi, elles devront rapporter à la succession :

  • les biens qu’elles auraient reçus du vivant de Michel à titre d’avance sur leur part successorale ;
  • les biens que leur mère (Christine) aurait reçus du vivant de Michel à titre d’avance sur sa part successorale.


La rétractation de la renonciation

Une renonciation à succession est définitive. Si un héritier renonce, il ne peut plus accepter la succession, s'il apprend ultérieurement que le défunt disposait d'un actif important qu'il ne connaissait pas.

La loi reconnaît seulement une seule situation dans laquelle un héritier pourrait rétracter sa renonciation : pour cela, deux conditions doivent être remplies. D’une part, la rétractation doit être faite avant l’expiration du terme de la prescription , à savoir 30 ans, et d’autre part, un autre successible , quel qu’il soit, ne peut avoir accepté la succession, même sous bénéfice d'inventaire .

La rétractation a pour effet que le renonçant est censé n'avoir jamais renoncé à la succession et l’avoir acquise dès le premier jour.